CALL FOR PAPERS

We plan to create a new psychoanalytic review on the world today.

It could be published, at a spontaneous rate and without institutional constraints of any kind, in the form of collective volumes for which we here call for contributions.

If you are an author, student, scholar, teacher-researcher, doctoral student, postdoctoral fellow, psychoanalyst, psychiatrist or clinical psychologist of psychoanalytic orientation, or simply analysand, and if you want to share your scientific reflections with readers interested in psychoanalytic studies on the topics covered, you can propose a paper for publication in Gordiens & borroméens.

We accept papers in English for a eventual volume exclusively in English. However, in addition, a translation into French would be appreciated.

If you are interested to participate, please send us a title and a short argumentative text (a few lines will be enough), before September 15, 2019 to our email address: [email protected].

Then, final texts will be received until June 30, 2020, according to Instructions to Authors, for publication in late 2020.

Please, see below the theme that could be that of the first volume.

LLAMADO A CONTRIBUCIONES

Tenemos el proyecto de crear una nueva revista de psicoanálisis sobre el mundo de hoy.

Podría publicarse, a un ritmo espontáneo y sin restricciones institucionales de ningún tipo, bajo la forma de volúmenes colectivos para los cuales lanzamos aquí un llamado a contribuciones.

Si Ud. es autor, estudiante, investigador, docente, doctorando, postdoctorando, psicoanalista, psiquiatra o psicólogo clínico de orientación psicoanalítica, o analizante y si le gustaría compartir sus reflexiones científicas con lectores interesados en estudios psicoanalíticos sobre los temas previstos, puede proporcionarnos un texto para su publicación en Gordiens & borroméens.

Pertenecer, o no, a una escuela o asociación de psicoanálisis no es una condición para participar. La condición es más bien la iniciativa personal de cada uno en su transferencia al psicoanálisis.

Se aceptan textos en español, si posible con traducción al francés.

Si está interesado en participar, le pedimos amablemente que nos envíe un título y un breve argumento (algunas líneas serán suficientes), antes del 15 de septiembre de 2019, al correo electrónico: [email protected].

Los textos definitivos se recibirán hasta el 30 de junio de 2020, según las Instrucciones a los autores para publicación prevista hacia finales de 2020.

Por favor, vea a continuación el tema que podría ser el del primer volumen.

APPEL À CONTRIBUTIONS

Nous avons le projet de créer une nouvelle revue psychanalytique sur le monde d’aujourd’hui.

Elle pourrait être publiée, selon une cadence spontanée et sans contraintes institutionnelles d’aucune sorte, sous la forme de volumes collectifs pour lesquels nous lançons ici un appel à contributions.

Si vous êtes auteur, étudiant, chercheur, enseignant-chercheur, doctorant, post-doctorant, psychanalyste, psychiatre ou psychologue clinicien d’orientation psychanalytique, ou analysant, et si vous voulez partager vos témoignages ou vos réflexions à caractère personnel ou scientifique avec des lecteurs intéressés par des études psychanalytiques sur les thèmes prévus, vous pouvez nous proposer une contribution écrite pour publication dans Gordiens & borroméens.

L’appartenance, ou la non appartenance, à une école ou à une association de psychanalyse n’est pas une condition pour participer. La condition est plutôt l’initiative personnelle de chacun dans son transfert à la psychanalyse ; un transfert ni idéologique ni fanatique, bien entendu.

Si vous êtes intéressé par la participation dans ce projet, nous vous prions de nous envoyer un titre et un court argumentaire (quelques lignes suffiront), avant le 15 septembre 2019, à notre adresse mail : [email protected].

Ensuite, les textes définitifs seront reçus jusqu’au 30 juin 2020, selon  Instructions aux auteurs, pour publication prévue vers la fin 2020.

Voici le thème qui pourrait être celui du deuxième volume.

 

Les Spectres de l’analyste

Si votre analyste, d’une façon ou d’une autre, a décidé, en complicité avec le destin, de passer à une autre fin que celle de l’analyse, ou si c’est vous qui avez mis un terme sans conclusion, et que les spectres de l’analyste peuplent les ruines psychiques de ce qui a été, votre témoignage est le bienvenu.

Nous savons que le travail analytique repose obligatoirement sur la mise en place spontanée du transfert . Il s’agit d’une condition sine qua non pour la possibilité même de la psychanalyse. Si, en effet, il n’y a pas d’analyse sans transfert, c’est que tout le processus de l’analyse repose sur le lien transférentiel non seulement en tant que moyen nécessaire mais aussi comme source et surtout comme objectif même de la cure.

Cependant, le transfert produit des effets inévitables, par exemple, dans le foisonnement fantasmatique lié à la connexion incarnée entre le signifiant du non-savoir, ou signifiant du transfert qui implique un savoir inconscient, et le signifiant quelconque, connexion que l’on écrit : S —> Sq (Lacan, « Proposition sur le psychanalyste de l’École », 1967, Scilicet 1, Seuil, Paris, 1968, p. 19). De cette connexion inconsciente, se déduit le sujet d’une double supposition de savoir. Car aussi bien l’analysant que l’analyste ont une relation à ce sujet inconscient du transfert qui existe en tant que supposé savoir : s (S1, S2, … Sn). La double relation des partenaires à ce tiers sujet-supposé-savoir est la situation transférentielle, laquelle, pour cette double raison, peut produire des contenus fantasmatiques lui appartenant exclusivement.

Si l’analyste prête sa personne pour la situation analytique, du côté de l’analysant justement il y a une absorption, une préemption des éléments représentatifs de la personne de l’analyste dans le mouvement dialectique du transfert de savoir. Une partie de ces éléments représentatifs se traduisent en fantasmes réels et imaginaires sur la personne de l’analyste, dont quelques uns peuvent concerner sa mort ou parfois sa présence dans des scènes érotiques. C’est de cette partie fantasmatique comme effet inévitable du transfert qu’apparaît ce qu’on peut appeler les spectres de l’analyste.

Les spectres de l’analyste ne sont pas forcément négatifs ni exclusivement positifs. Ils constituent une reconstruction, effectuée par l’analysant, de la personne (réelle ou imaginaire) de l’analyste comme représentation — in absentia – du travail analytique en cours. Les spectres de l’analyste se réfèrent ainsi surtout à toutes ces situations où la présence de l’analyste se montre comme désirée. C’est-à-dire, là où elle manque, là où elle est défaillante, là où elle est remémorée, reconstruite ou fantasmée, surtout donc lorsque l’absence de l’analyste évoque sa propre mort.

Autrement dit, qu’en est-il du signifiant du transfert lorsque le signifiant quelconque vient étonnement à se perdre ou est imaginé ou est encore fantasmatiquement perçu comme perdu ou comme un corps vidé de son souffle vital ? La fin réelle de l’analyste induit nécessairement un deuil en provenance de la situation transférentielle. Mais permet-elle pour autant la chute du sujet-supposé-savoir ? Ou bien, induit-elle pour autant le deuil de l’analyste et l’assomption d’un désir nouveau qui lui serait corrélé ?

Nous pouvons nous apercevoir que la connexion entre signifiant du transfert et signifiant quelconque, d’une part, et la double supposition de savoir dont se dégage le sujet du transfert, d’autre part, ne suffisent pas pour expliquer une partie importante des phénomènes ayant lieu dans les divers temps et les divers espaces affectifs ou émotionnels de l’analyse. Les spectres de l’analyste répondraient à ces coordonnées spatiales et temporelles différentes de la connexion signifiante et de la supposition de savoir, mais ces spectres ne seraient qu’une variété partielle de la phénoménologie transférentielle dans son ensemble.

Depuis la psychanalyse de Melanie Klein, interrompue brutalement par le décès de son analyste Karl Abraham, et sa collusion avec toute la série de pertes qu’elle avait vécu depuis sa tendre enfance, la mort de l’analyste n’a jamais constitué un thème sérieux de recherche en psychanalyse.

Toutefois, les cas de décès de l’analyste abondent et viennent parfois peupler les nouvelles tranches d’analyse chez de sujets, parfois déjà psychologues ou psychanalystes en exercice, que l’on reçoit dans nos cabinets.

Nous pouvons voir ainsi parfois des analysants orphelins de leurs analystes précédents — que ces derniers soient malades, à la retraite, décédés ou tout simplement partis en longues vacances —, en proie à des deuils bien particuliers.

Ne doit-on pas d’ailleurs considérer chaque fin d’analyse comme un deuil également, non pas vraiment du transfert — qui n’a pas à être liquidé —, mais de la présence hebdomadaire ou quotidienne de l’analyste comme interlocuteur privilégié ?

Dans ces cas, plusieurs questions se posent et nous aimerions vous appeler à contribution soit pour des simples témoignages personnels, soit pour des analyses plus approfondies et dûment argumentées.

Voici quelques unes des questions dont pourriez traiter.

— Les absences de l’analyste pour les vacances ou pour des longues maladies.

— Rêves d’angoisse, rêves lucides, fantasmes érotiques avec l’image de l’analyste.

— La mort inattendue de l’analyste et ses conséquences sur le transfert et l’analysant.

— Le deuil nécessaire vis-à-vis de l’analyste lors de chaque fin d’analyse.

— Reprendre une tranche d’analyse après le décès de l’analyste.

— Comment articuler le deuil de la fin abrupte de l’analyste avec la chute ou le maintien du sujet-supposé-savoir ?

— Deuil anticipé et fin d’analyse.